
Sucre de Pastèque
En cette fin d’été 2017, mouillé au sud d’Hoedic, devant les Cardinaux, je réfléchissais à la Longue Route en visionnant à nouveau le Film de Bernard Moitessier et Joshua. Je sors à la tombée de la nuit pour profiter du spectacle du mouillage et j’aperçois au loin un ketch rouge. Je connais ce voilier. Joshua est là, toutes voiles dehors, passant derrière le phare des grands Cardinaux.
Une évidence : Sucre de Pastèque se doit de suivre son aîné.
Construit en 2010 pour naviguer dans le grand sud, dans la continuité de mon précédent voilier, un monocoque biquille de 9,5m “Retombée de Sombreros” en Contreplaqué Époxy. Pendant trois ans de vagabondage océanique, le choix d’un nouveau plan s’élabore naturellement : simple, à construire et à naviguer. Ne sachant travailler que le Contreplaqué Époxy le choix du trimaran s’impose, pas de lest métallique à fabriquer. Léger, stable avec un minimum d’accastillage, capable de moyennes élevées pour surfer la grande houle pacifique.
Le cinquantenaire du Golden Globe et l’appel de Guy Bernardin à partir sur les traces des premiers circumnavigateurs sont les bonnes raisons pour à nouveau larguer les amarres, reprendre le sillage du valeureux Nigel Tetley et de l'étrange Donald Crowhurst sur un trimaran en contreplaqué. Retrouver le pays de l’ombre, confronter ses choix aux quarantièmes rugissants, suivre le souffle de mes amies les Baleines…